lundi 20 septembre 2010

Correspondance épistolaire d'en haut du Plateau et autres anecdotes




Le soleil se couche sur le plateau, une jeune femme aux boucles frisées se tourne vers sa fille d'environ 11 ans, toutes deux sont à vélo.
— C'est interdit, ne fait pas ça Claudia
— J'men fou
- Oh ma petite salope attend ben.....

* * *
Plus loin, et quelques jours plus tôt, dans le métro, un sympathique itinérant me tend son sac de frites vide pour que j'y mette des pièces. Voyant qu'il n'a pas attiré mon attention, il s'approche de moi et de manière hautement peu masculine, il m'interpelle

- Doodelidou !

Échec patent. Je continue sans m'arrêter et j'entends au loin.
-Smack, J'tenvoye une poignée de baiser.

* * *
20 Septembre 2010
7 h 30

Il vous surprendra surement d'apprendre chers amis qu'habiter en appartement eut sur moi un effet particulier. Je suis devenu un homme au foyer. Pourfendre la vaisselle, nettoyer l'évier, le comptoir, ramasser tendrement les assiettes salle et chercher des recettes nouvelles pour égayer les soirées de mes deux femmes au travail, tel est mon pain quotidien. Lorsque j'arrive de l'école, je ne pense pas que la vaisselle d'hier soir, dans le bac, baignant dans son eau saumâtre, c'est le cadeau pour me remercier de mon poulet au four accompagné d'amis asiatiques et de cousins verts. Non, loin de là, je me mets à la tâche et accompagné de mes amis de Radio-Canada, je récure avec diligence et affection. Avec la même attention presque maternelle, je cherche sur internet la meilleure façon d'apprêter des saucisses qui, comme le poulet d'hier, ne manqueront pas d'activer bruyamment
le système digestif de ma soeur tant aimée. Finalement, j'opte pour des saucisses sautées que j'accompagnerai d'une salade, jus de tomate, galette de riz et autre crudité. Et maintenant j'attends. Mâchant nerveusement quelques miettes de galette de riz espérant, priant, pour que mes douces fourmis travaillantes arrivent saines et sauves et qu'elles soient satisfaites de mon travail. Ah! puisse le ciel me donner d'assister ce soir à des rots de satisfaction, salaire inespéré de mon travail.

* * *
Agence de mannequins à Montréal.
- Venez, il me semble que je vous ai déjà vu, vous m'avez envoyé, des photos ?
- Non.
- Assoyez-vous... Bon, ce que nous cherchons c'est un profil polyvalent qui fonctionnerait autant pour les contrats commerciaux, les shootings photo et les défilés.
- D'accord.
- Je crois que vous correspondez vous avez un visage intéressant, un beau cheveu, la couleur est naturelle ?
— Oui.
- Des beaux yeux aussi... Vous mesurez comment ?
- 6 pieds un.
- Bon alors nous allons prendre quelque polaroids, je vais discutez de ça avec mes associés, puis je vous rappellerai.
- OK, Merci.

Sur ce je pris des photos hautement nul échouant je crois à la directive: « Prend des poses comme tu crois qu'un mannequin fait.»

On ne m'a pas rappelé.
* * *
Citation de mon Prof de littérature ou l'art de trouver chez Hugo des doubles sens déviants :

- Quand Don Carlos rentre dans le garde-robe de Dona Sol, c'est un viol symbolique !

- Allez cherchez un peu quand il écrit : «Ces balais qui te serve de monture», mis à part une renvoi à la sorcière qu'aurait-il voulu dire ?
-...
-Allez, allez, c'est gros pourtant, c'est très gros!
-...
- Bon alors j'y vais, il insinue que la Duegne, vieille libidineuse, se procure des plaisirs solitaires avec ses instruments de travail.
-...

Le Citadin

P.-S. Saurez-vous me dire quels éléments carnavalesques possède mon texte ?

Et bien moi oui Ahahahahah !

Réponse : Dialogismes, polyphonies, structures hybrides et c'est sans parler de la présence d'une isotopie du corps grotesque et vlan, vlan vive la littérature !

Pour plus de détails, voir l'analyse de Rabelais par Bakhtine...

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